
Est-ce que je suis le seul à avoir été bien déçu hier par deux émissions dont on attendait beaucoup, Ici Louis-José Houde et Fric show?
La première est drôle, c’est évident (quoique "à se rouler par terre", comme l’a décrite Hugo Dumas dans La Presse, me semble plutôt exagéré, à moins qu'Hugo n'ait une propension particulière à se rouler sur le tapis de son salon). Mais ça tourne à vide, un peu. Si on ne savait pas que François Avard était script-éditeur, on n’aurait jamais deviné. Et à quoi sert l’invité, au juste? Le talent de Louis-José Houde est bien suffisant, on n’a pas besoin que quelqu’un comme Fabienne Larouche vienne faire son tour. Mais le principal problème est au niveau de la réalisation. On la doit à un certain Simon Dallaire et, franchement, elle est très maladroite : il y a des cuts bizarres et malhabiles, on change parfois de caméra trop rapidement, alors que d’autres fois on reste trop longtemps. Et toutes les shots du public sont malaisantes. Et quand on discute d’une image ou d’une scène, est-ce qu’on peut la voir en plein écran, s’il vous plait! Mais bon, je vais sûrement y jeter un coup d’œil à nouveau au cours de la saison.
Les problèmes du Fric show sont d’un autre ordre. Voilà une série qui avait un sujet en or (l'argent et la surconsommation), important, et qui rejoint les préoccupations d’un nombre grandissant de gens. Le propos en soi était amplement intéressant. Mais voilà, pour une raison ou une autre (la très actuelle peur d’être ennuyant, sans doute), on a décidé qu’il fallait faire un gros travail sur la forme. Alors on a décidé d’y aller dans le postmodernisme, et d’en beurrer épais avec la musique de cirque, et la madame freak, et les gimmicks douteuses (inutile concours entre les deux familles, hier). Encore une fois, on sous-estime le téléspectateur, on considère que celui-ci décrochera, si le peu de contenu solide qu'on essait de lui faire avaler n'est pas enrobé d'une épaisse couche de n'importe quoi sucré. Et, au final, la forme l’emporte sur le fond, on ne dit rien (ou si peu) et les choses très importantes qu’on aurait pu dire, par exemple, sur les produits d’entretien et notre obsession collective pour la "propreté", sont évacuées au profit d’une esthétique léchée et de blagues même pas vraiment drôles qui tournent plus souvent qu'autrement au cabotinage. Sujet important et talents considérables gaspillés. Espérons que les prochains épisodes seront moins frustrants. Sinon, ce sera une grosse déception.
Les commentaires récents
9 896
Il y a souvent quelque chose de presque mystique, dans le fait d'être tombé sur un livre précis à un moment précis de notre vie.
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