La Presse faisait hier la une de son cahier Arts et spectacles avec l'important débat autour du projet de Google de numériser 15 millions de livres d'ici six ans. Malheureusement, le «dossier» annoncé passe à côté de la question fondamentale au coeur du débat entre Google (et le public en général) et les éditeurs et auteurs américains (et, possiblement, canadiens) : le bien commun, sous la forme de l'usage équitable (fair use). L'usage équitable, c'est la notion légale qui permet la reproduction d'une oeuvre, selon certaines conditions, dans certaines circonstances. Les ayants droits (les éditeurs, les auteurs et leurs héritiers) affirment que Google, avec son projet, outrepasse ce qui peut être considéré comme un usage équitable de leurs oeuvres, et souhaiteraient donc obtenir des compensations financières. Ce qui est une pente très dangereuse, dans un monde numérique : le risque, c'est que les détenteurs de droits en arrivent à avoir main mise sur tous les aspects de la culture. Au détriment de tous, bien sûr, à commencer par les créateurs eux-mêmes. Les droits d'auteur, c'est bien beau et assurément important, mais si leur multiplication dans des endroits qui relevaient autrefois du domaine public en vient à paralyser toute notre culture, qui y gagne? C'en est enrageant. Espérons que le milieu québécois du livre prendra une position plus éclairée sur la question.
Si la question vous intéresse, voici un très intéressant débat, tenu la semaine dernière à la New York Public Library, où des intervenants représentant les différentes parties impliquées (auteurs, éditeurs, le public et Google) présentent leur point de vue. La version audio est disponible, la version vidéo est à venir.
Le site du débat
Google Book Search
Les commentaires récents
9 896
Il y a souvent quelque chose de presque mystique, dans le fait d'être tombé sur un livre précis à un moment précis de notre vie.
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