Pourquoi est-il important de contribuer à la campagne annuelle de financement de Creative Commons? Parce que:
Pourquoi est-il important de contribuer à la campagne annuelle de financement de Creative Commons? Parce que:
Pour ceux, dont moi, qui ont manqué la présentation de Michael Geist à l'Université Concordia la semaine dernière, il a publié l'audio et les diapos sur son site. Parce que, bien sûr, ce n'est pas parce que le projet de loi C-61 est mort au feuilleton qu'il ne refera pas son apparition au cours des prochains mois.
Comme vous le savez sans doute si vous habitez à Montréal, Anne Lagacé Dowson, mon adversaire/alliée du Combat des livres, a quitté son poste à la CBC pour tenter sa chance comme candidate NPD pour l'élection partielle dans Westmount-Ville-Marie. C'est un défi de taille dans ce comté qui vote libéral depuis 40 ans, mais Anne et le NPD sont confiants de pouvoir répéter l'exploit qu'a été l'élection de Thomas Mulcair dans Outremont, l'an dernier.
Dowson pointed out that the NDP is the only federal Canadian party with a dedicated digital affairs critic: the always-sharp Charlie Angus, a former punk musician late of the band L'Etranger, who I used to see headlining punk shows when I was a teenager. Angus and the NDP have led the political criticism of the Tory Bill 61, a Canadian version of America's Digital Millennium Copyright Act, a copyright bill that was drafted in secret, without input from Canadian stakeholders, including coalitions of Canadian creators and music labels.
The NDP has also led the pack on criticising the Anti-Counterfeiting Trade Agreement, another secretly negotiated proposal, this time for a global treaty on copyright that would dramatically increase the search, seizure and surveillance obligations to Canada and other signatories, forcing them to spy on everyday individuals to protect the profits of a few giant record companies.
Dowson also endorsed the NDP's activism on net neutrality -- Canada's major ISPs, Bell and Rogers, have led the world's Internet companies in a race to the bottom, imposing secret caps, spying on users, blocking protocols, and even blocking downstream ISPs' customers (so that ISPs that buy their backhaul from Bell are subject to the same filtering as Bell's own retail customers).
Le billet de Cory Doctorow.
Malheureusement, la prise de conscience majeure qui se déroule actuellement au Canada anglais par rapport à l'importance d'une loi sur le droit d'auteur qui soit juste et équitable envers tout le monde (créateurs et ayants droits, oui, mais aussi usagers, consommateurs, étudiants, chercheurs, etc.)––malheureusement, donc, cette prise de conscience ne s'est pas encore manifestée au Québec francophone, du moins dans les médias grand public. Tout au plus avons-nous continué à avoir droit au mêmes chroniques mièvres accordant une place démesurée à la position d'organismes comme l'ADISQ.
C'est donc du côté des médias canadiens-anglais qu'il faut continuer à se tourner, pour avoir des points de vue pro-usagers. Deux exemples en date d'aujourd'hui:
1) Un éditorial du Vancouver Sun: Reformed copyright laws shouldn't suppress creativity
Copyright reform should open up new possibilities for maximizing enjoyment of cultural products and free the technology that has given them life. It should not bind them in a legislative straitjacket.
2) Un article dans la Gazette sur le choc culturel qui se dessine au Canada: Clashes likely to redefine Canadian identity
On one side of the copyright war, consumers and academics say that stronger copyright laws will curtail digital freedoms to appease powerful U.S. record labels and film studios. Their opponents in industry say better copyright rules will protect artists from piracy and better defend Canadian cultural identity.
Pendant ce temps-là, au Québec, tout le monde est occupé à pousser les hauts cris parce qu'il est possible qu'une boutique de linge engage une jeune fille qui ne parle pas français... Misère. De toute évidence, la plupart des Québécois--dirigeants, commentateurs et public en général--n'ont aucune idée de ce qui fait qu'une culture est VRAIMENT vivante, de ce qui la rend créative et dynamique, de ce qui fait qu'elle est riche et fertile ou qu'elle meurt à petit feu. La culture québécoise a infiniment plus à craindre de gens qui veulent la surprotéger avec des lois abusives que de quelques vendeuses unilingues anglais....
Si vous n'avez pas suivi l'histoire, la voici résumée en quatre phrases: le gouvernement fédéral devait déposer hier aux Communes un projet visant à modifier la Loi canadienne sur le droit d'auteur. La plupart des observateurs estiment que ces modifications auraient mis la loi canadienne en phase avec le Digital Millenium Copyright Act américain, une réglementation penchant lourdement en faveur des titulaires de droits, au détriment des utilisateurs et de la population en général (domaine de l'éducation, milieu académique, chercheurs, créateurs, etc.). Le gouvernement Harper se serait ainsi plié aux pressions du gouvernement américain, d'une part, mais surtout des différents lobbys des détenteurs de droits. Il est aussi important de souligner que le gouvernement n'a pas consulté la population canadienne à ce sujet depuis 2001, aussi bien dire une éternité dans ce domaine.
Bref, ce projet s'annonçait désastreux pour quiconque a à coeur la vitalité de notre culture, au sens large du terme.
Mais voilà que, contre toute attente, le projet n'a pas été déposé hier. Et que, selon Michael Geist, il ne sera pas au moins avant la fin janvier. Que s'est-il donc passé, pour que le ministre de l'Industrie revienne sur sa décision?
Difficile à dire, à ce point-ci. Mais il semble assez évident que la très importante levée de bouclier qui était en train de se créer contre le projet de loi a fait réfléchir le gouvernement. Par exemple, un groupe Facebook, Fair Copyright for Canada, a réussi à regrouper plus de 20 000 internautes en quelques jours à peine. Des milliers de lettres ont été envoyées aux différents responsables politiques. Des pétitions circulaient. Des manifestations étaient prévues. Etc.
Bref, on assiste à l'une de ces rares occasions où l'implication citoyenne réussit à faire changer d'idée le gouvernement. En tant que citoyen, consommateur de culture, étudiant, individu préoccupé par la circulation des idées et la vitalité de la culture, on ne peut qu'être content d'un tel résultat, et un peu moins cynique devant l'efficacité de notre démocratie. Et puis, une fois de plus, Internet, les blogues et les réseaux sociaux ont démontré quels formidables outils démocratiques ils peuvent devenir, quand ils sont bien utilisés.
Bien sûr, rien n'est encore gagné: il reste à voir ce qui arrivera avec le projet de loi. Mais en attendant, il y a raison de se réjouir.
Voici ce que vous pouvez faire.
Plusieurs choses d'intérêt:
• La vérité sur le «piratage» canadien:
• Pour rendre ses vacances productives: How to Get Rid of Things.
• La version canadienne du projet Guttenberg, qui offre des livres libres de droits.
• Un guide de Creative Commons sur les aspects légaux de la baladodiffusion au Canada (pdf).
• Des pictogrammes pour une vie heureuse.
• Une conférence à TED sur comment le design peut nous rendre heureux.
• De TEd toujours: ça ne m'était probablement jamais arrivé auparavant, mais ce projet de Microsoft m'a vraiment impressionné.
• Un bon site canadien sur la neutralité des réseaux.
• Une animation présentant l'évolution des noms des bébé entre le 19e siècle et aujourd'hui.
• Un article du Guardian sur les impacts négatifs des éoliennes au niveau social.
• L'avenir des villes, selon The Economist.
• Un projet web de Miranda July.
Voilà... Ah, et j'ai aussi mis à jour mon blogroll.
Bon mois d'août, je suis de retour en septembre!
Dans le combat de plus en plus pressant pour la protection du domaine public contre les assauts des entreprises de divertissement, de lobbys et de certains diffuseurs, Lawrence Lessig est l'un des penseurs les plus intéressants. Professeur de droit à Stanford, il a un talent particulier pour vulgariser des enjeux qui restent souvent obscurs lorsque laissés aux spécialistes (et même à certains journalistes...). Son Free Culture, en particulier, devrait être une lecture obligatoire. Mais son combat ne se limite pas au domaine des idées: c'est aussi à lui qu'on doit cette organisation essentielle qu'est Creative Commons.
Bref, tout ça pour dire que son livre The Future of Ideas vient d'être traduit en français, et qu'il est disponible gratuitement ici. Lessig y explique comment une protection accrue du droit d'auteur a un effet dévastateur sur la création et l'innovation, puisque les artistes et inventeurs ont de tout temps utilisé ce qui existait déjà pour créer des formes nouvelles.
Six raisons de boycotter les majors, selon Downhill Battle, une organisation qui tente de briser le monopole des grosses étiquettes de disques sur l'industrie de la musique.
Lawrence Lessig est très très excité par The Wealth of Networks, un essai de Yochai Benkler qui vient de paraître, et qui traite de l'influence culturelle, sociale, économique et politique d'Internet et de l'information en réseau.
«This is — by far — the most important and powerful book written in the fields that matter most to me in the last ten years. If there is one book you read this year, it should be this.»
Comme il se doit, le livre est téléchargeable gratuitement en format PDF.
J'ai déjà dit ici combien je considère que Free Culture est un livre important, pour tout ce qui touche à la culture et à la propriété intellectuelle à l'ère numérique. Voilà que le livre est maintenant disponible en version audio que l'on peut streamer ou télécharger, et écouter sur son iPod au gym, ou dans l'auto, ou pendant qu'on fait l'épicerie, ou dans n'importe quelle autre activité qui permet d'être combinée à une écoute semi-attentive d'un livre plutôt sérieux mais essentiel.
La note sur le blogue de Lawrence Lessig est ici.
Journaliste, commentateur culturel, conseiller littéraire, créateur de projets, éditeur, administrateur, ailier gauche, Montréalais.
Les commentaires récents
9 896
Il y a souvent quelque chose de presque mystique, dans le fait d'être tombé sur un livre précis à un moment précis de notre vie.
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