Je travaille plus ou moins régulièrement à un roman, depuis un an. C'est un exercice pénible, parfois enivrant mais, beaucoup plus souvent, plutôt déprimant. Parce que ce n'est pas aussi bon que je voudrais, que les images fantastiques que j'ai dans la tête sortent tout croche sur l'écran, que j'imagine déjà les critiques désastreuses, malgré tous mes efforts pour ne pas penser à ce genre de choses. Souvent, j'ai juste envie d'arrêter net, et de retourner aux choses avec lesquelles j'ai assez de familiarité et d'expérience pour les faire avec un peu plus de compétence. Mais je continue, parce que... Parce que.
Je viens de voir cette vidéo faite par Ira Glass, l'animateur de la fantastique émission This American Life. Glass y explique brillamment ce qui fait qu'on se sent comme ça, dans ce genre de situation: c'est à cause de notre goût. Parce que vous voyez, on est cette personne avec un goût impeccable, qui a apprécié tous ces merveilleux romans (ou reportages, ou films, ou disques, ou whatever), qui sait ce qui est bon et ne l'est pas. Mais voilà, durant notre apprentissage d'une nouvelle forme, il y a un écart entre ce que notre goût nous dicte et ce que nous sommes capable de faire... Autrement dit, nous savons à quel point nous sommes poche. D'où une immense déception, quand on est le moindrement perfectionniste (comme moi, et la plupart d'entre nous, j'imagine).
Mais le truc, nous rappelle-t-il, c'est de persévérer, de bûcher, de continuer à travailler. Un jour, à force de travail et d'effort, nous serons moins poche. Peut-être même bon, si tout va bien. Mais en attendant, il faut juste accepter de produire des choses qui ne sont pas aussi bonnes qu'on le souhaiterait...
Les commentaires récents
9 896
Il y a souvent quelque chose de presque mystique, dans le fait d'être tombé sur un livre précis à un moment précis de notre vie.
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