Réunis en congrès la fin de semaine dernière, les membres de la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec se sont prononcés en faveur de la création d'un titre de journaliste professionnel. L'AJIQ appuie cette idée, dont je fais aussi personnellement la promotion au sein du Groupe de travail sur le journalisme et l'avenir de l'information au Québec, ainsi qu'au sein du conseil d'administration de la FPJQ, où je représente les journalistes indépendants. Il faut dire aussi que j'ai rencontré des représentants de la Commission-Jeunesse en juin dernier, et que cette idée d'un statut de journaliste professionnel faisait partie des solutions que je leur ai proposées.
Cela dit, il est important de dire que l'AJIQ ne considère pas qu'un tel statut règlerait tous les problèmes de la profession journalistique en général et des journalistes indépendants en particulier. C'est pour cette raison, d'ailleurs, que j'ai aussi conseillé à la Commission-Jeunesse de demander un meilleur contrôle de la concentration de la presse par l’État, une contribution d’État à la production de journalisme d’intérêt public, et le droit à la négociation collective pour les journalistes indépendants. Il faudra sans doute attendre au prochain congrès pour ces recommandations…
Mais en attendant que ces idées fassent leur chemin dans la population, le statut de journaliste professionnel (similaire à
celui proposé par la FPJQ en 2002) serait certainement un pas dans la bonne direction. Le projet de la FPJQ prévoyait entre autres un contrat type pour les journalistes indépendants, ce qui serait un gain majeur pour ce groupe particulièrement malmené, depuis 30 ans.
Pourquoi un statut de journaliste professionnel? Parce que c'est la réponse normale à une évidence: la production et la diffusion d'information est une fonction essentielle à une société démocratique. Les professionnels dont c'est le métier de produire et diffuser cette information doivent donc à la fois bénéficier de protections particulières et s'astreindre à des règles déontologiques qui leur sont propres. C'est cette notion de droits et devoirs du journaliste qui pourrait être mieux encadrée par un statut professionnel, par rapport à une situation actuelle où les balises sont floues et où les organismes règlementaires sont dépourvus de réels pouvoirs sur la pratique du métier.
L'idée, ici, n'est pas de fermer la profession — le journalisme a toujours été un métier ouvert d'où l'on entrait et sortait au gré des circonstances, et rien dans un tel statut ne changerait quoi que ce soit à cette réalité. Pas plus qu'elle n'empêcherait tout un chacun — citoyen, journalistes non professionnels, relationnistes — de communiquer avec la population, ni même de travailler pour un média.
Il faut aussi ignorer le ridicule épouvantail, agité par certains, du «contrôle de l'État sur l'information» qu'un tel statut pourrait amener. Il sera très facile d'établir des règles gardant l'État bien loin de toute décision relative à qui peut ou non obtenir le titre de journaliste professionnel. De nombreux pays, dont la France et la Belgique, se sont dotés d'un tel statut sans pour autant sombrer dans la tyrannie…
Je vous invite donc à lire ou relire le texte du
projet de loi sur le titre de journaliste professionnel présenté par la FPJQ en 2002. Dans une situation où, huit ans plus tard, les journalistes (tout particulièrement les pigistes) sont encore plus précarisés et où les entreprises de presse elles-mêmes connaissent des difficultés financières qui étaient encore impensables en 2002, l'AJIQ considère qu'il y avait là une piste de solution plus qu'intéressante pour entreprendre de corriger certains des problèmes qui affligent notre métier plus essentiel que jamais.
Les commentaires récents
9 896
Il y a souvent quelque chose de presque mystique, dans le fait d'être tombé sur un livre précis à un moment précis de notre vie.
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