06 mars 2008

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Dix mille choses qui sont vraies9 901Ce sont souvent les politiciens conservateurs qui ont le plus envie de tout changer Conservateur: le terme évoque un attachement au statu quo, à l’ordre établi. On pense «conservateur», et on connote «tradition», «convention», «agent de conservation» même, peut-être. Pourtant, dans les démocraties du début du 21e siècle, les politiciens conservateurs sont paradoxalement les plus désireux de réformer les structures, de revoir les programmes, de modifier les façons de faire. Évidemment, ils vous diraient qu’ils ne veulent pas changer les choses, mais bien les ramener à ce qu’elles étaient avant, dans le bon vieux temps. En fait, ils ne diraient pas ça non plus (personne n’oserait employer de nos jours cette expression qui sent la punition corporelle et la femme au foyer), mais ils le souhaitent (pas nécessairement la punition corporelle et la femme au foyer, d’accord, mais une version modernement correcte de la chose). En ce sens, le conservatisme est une sorte de progressisme à rebours, un désir d’effacer les rénovations des dernières décennies afin de ramener notre maison collective à son état original : arrachons ce revêtement/programme social, détruisons cette annexe/société d’État, vendons ce terrain/parc national, et remettons les ornements victoriens. Jusqu’où les conservateurs voudraient-ils nous faire retourner, comme ça? À la maison en pierres des champs, à la cabane en bois...