Tout le monde sait ça, bien sûr, que le temps semble s’accélérer à mesure que l’on vieillit. On frôle ici dangereusement le truisme du type «La neige, c’est froid». Mais rassurez-vous, je ne ferai pas référence aux fameux « étés qui semblaient interminables, quand on était jeunes »; j’arrive avec du sérieux. Du scientifique, même.
Une étude réalisée à l’Université de Cincinnati a établi à l’aide de calculs compliqués l’ampleur exacte de cette impression d’accélération du temps: si vous avez 20 ans, c’est comme si vous aviez déjà écoulé la moitié de votre vie, en terme d’expérience subjective du temps. Et si vous avez 40 ans, vous avez déjà vécu 71% de votre existence…
L’explication scientifique: notre conscience du temps est intimement liée à la quantité d’informations nouvelles que nous devons assimiler. Plus il y en a, plus le temps passe lentement. C’est ce qui fait, par exemple, qu’après trois jours dans un pays inconnu, on a parfois l’impression d’être là depuis une semaine. Ou qu’un déplacement en voiture vers un endroit jamais visité semble toujours plus long à l’aller qu’au retour.
Cela dit, je ne suis pas certain de ce que nous devons faire de tout ceci. Devons-nous, pour contrer ce phénomène d’accélération, nous lancer dans les activités susceptibles de nous inonder de nouvelles informations––les voyages, le surf aléatoire sur Wikipédia, l’apprentissage du hongrois? N’est-ce pas plutôt une bonne chose que le temps passe vite, au fond? Il y a sûrement des condamnés à vie qui pourraient nous en convaincre, sans parler de quiconque a assisté à un discours de Gérald Tremblay.
Une chose est sûre, cependant: si vous avez plus de 25 ans, le reste de votre vie va passer très, très vite. «Le temps s’enfuit irréparablement», comme disait l’autre (Virgile, pas Gérald Tremblay)––une autre petite partie de solitaire, en attendant?
Nicolas Langelier
Paru dans La Presse, vendredi 8 février 2008
Bonjour,
Ayant déjà parcouru 71% de mon existence, je tiens à vous remercier pour cette explication que je recherchais depuis longtemps (!) ayant entendu, un beau jour, Mr Albert Jacquard l'évoquer. Il employait alors, dans mes souvenirs, le terme "exponentiel" ou quelque chose comme ça.
Bien cordialement
Rédigé par : mademoiselle chat | 08 février 2008 à 11:03
je trouve ce billet déprimant et très approximatif
je ne comprends pas comment on peut sortir des chiffres magiquement comme ca de son chapeau (25, 40, 71%...)
Rédigé par : heri | 08 février 2008 à 13:11
C'est sans doute pour "l'irréparablement" que les compagnies cosmétiques s'en donnent à coeur-joie...
Rédigé par : Intellex | 10 février 2008 à 16:53
Bonjour, je souhaite citer cette étude dans un travail universitaire dans un cours nommé Valeurs et société et je n'en trouve pas la source originale. Pouvez-vous m'aider ?
Merci beaucoup et bonne journée
Rédigé par : Ian Reid Langevin | 11 février 2008 à 15:22