29 février 2008

NOTE PLUS ANCIENNE
Dix mille choses qui sont vraies9 902Pour une époque aussi obsédée par le bonheur, ça ne va pas super bien, notre affaire De plus fins esprits pourraient mieux que moi expliquer comment nous en sommes arrivés à ceci, cette quête de tous les instants, ce monde obsédé par le bonheur: comment l’atteindre, comment le maintenir, comment le rendre encore plus plus plus fort, comment le trouver dans le travail, la famille, les loisirs, une meilleure attitude. Inlassablement, nous cherchons des recettes dans la philosophie et la pop-psychologie, dans la spiritualité et les médicaments, dans les livres et l’alimentation, dans la consommation et les sites de rencontres. Et dire que les développements technologiques nous permettent maintenant d’aller traquer les secrets du bonheur jusque dans nos gènes et nos synapses––jusqu’où ces recherches nous mèneront-elles? (À la découverte du gène du bonheur, sans doute, et aux possibilités marchandes en découlant.) La triste ironie, bien sûr, c’est que pour une époque aussi à la recherche de son bonheur, nos résultats sont plutôt médiocres. Les signes d’un mal-être généralisé sont là, partout autour de nous, dans les conversations de nos amis, dans les statistiques sur le suicide, dans l’usage croissant des antidépresseurs, dans la multitude de reportages et d’essais révélant notre malaise collectif, individuel, civilisationnel. Comment, d’ailleurs, interpréter notre obsession pour le bonheur autrement que par un...