Malheureusement, la prise de conscience majeure qui se déroule actuellement au Canada anglais par rapport à l'importance d'une loi sur le droit d'auteur qui soit juste et équitable envers tout le monde (créateurs et ayants droits, oui, mais aussi usagers, consommateurs, étudiants, chercheurs, etc.)––malheureusement, donc, cette prise de conscience ne s'est pas encore manifestée au Québec francophone, du moins dans les médias grand public. Tout au plus avons-nous continué à avoir droit au mêmes chroniques mièvres accordant une place démesurée à la position d'organismes comme l'ADISQ.
C'est donc du côté des médias canadiens-anglais qu'il faut continuer à se tourner, pour avoir des points de vue pro-usagers. Deux exemples en date d'aujourd'hui:
1) Un éditorial du Vancouver Sun: Reformed copyright laws shouldn't suppress creativity
Copyright reform should open up new possibilities for maximizing enjoyment of cultural products and free the technology that has given them life. It should not bind them in a legislative straitjacket.
2) Un article dans la Gazette sur le choc culturel qui se dessine au Canada: Clashes likely to redefine Canadian identity
On one side of the copyright war, consumers and academics say that stronger copyright laws will curtail digital freedoms to appease powerful U.S. record labels and film studios. Their opponents in industry say better copyright rules will protect artists from piracy and better defend Canadian cultural identity.
Pendant ce temps-là, au Québec, tout le monde est occupé à pousser les hauts cris parce qu'il est possible qu'une boutique de linge engage une jeune fille qui ne parle pas français... Misère. De toute évidence, la plupart des Québécois--dirigeants, commentateurs et public en général--n'ont aucune idée de ce qui fait qu'une culture est VRAIMENT vivante, de ce qui la rend créative et dynamique, de ce qui fait qu'elle est riche et fertile ou qu'elle meurt à petit feu. La culture québécoise a infiniment plus à craindre de gens qui veulent la surprotéger avec des lois abusives que de quelques vendeuses unilingues anglais....
Loin de moi l'idée d'en rajouter sur l'histoire de la vendeuse unilingue (une tempête dans un verre d'eau), mais il me semble que la richesse de la culture est intimement liée à la richesse de la langue.
Protéger la langue et espérer une loi sur les droits d'auteurs juste et équitable n'est pas mutuellement exclusif...
Rédigé par : oniquet | 16 janvier 2008 à 15:33
Olivier: c'est mutuellement exclusif seulement dans la mesure où si l'on ne parle que de l'un, il n'y a pas de place pour l'autre...
Cela dit, je suis loin d'être convaincu que cette histoire démontre que le français est menacé au Qc.
Rédigé par : Nicolas Langelier | 16 janvier 2008 à 16:15
Alors nous sommes d'accord.
Rédigé par : oniquet | 16 janvier 2008 à 16:52
Plein de tempêtes dans des verres d'eau ça donne quoi?
Pour ma part, je vis personnellement ce problème depuis longtemps. Je sais que pour beaucoup d'autres c'est la même chose. Devrions-nous nous trouver mal de voir dans cette tempête médiatisée le symbole d'une réalité plus sombre qu'on le croyait, chacun dans nos visions supposément paranoïaques.
L'avis de Josée Legault a été ce que j'ai lu de plus éclairant là-dessus à date :
http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2008/01/16/bl-226-mer-la-victime.aspx
Rédigé par : Renart L'éveillé | 17 janvier 2008 à 02:42
À ma connaissance, il n'y a pas d'autres moments dans l'histoire du Québec où francophones et anglophones ont si bien cohabités qu'à l'heure où j'écris ces lignes. En plus, il me semble que nous sommes à une ère où nous avons tous compris les bénéfices que le mélange de nos deux cultures peuvent apporter.
Fait que, pas de chicane dans ma cabane. svp.
Rédigé par : n. | 19 janvier 2008 à 01:35