Si vous n'avez pas suivi l'histoire, la voici résumée en quatre phrases: le gouvernement fédéral devait déposer hier aux Communes un projet visant à modifier la Loi canadienne sur le droit d'auteur. La plupart des observateurs estiment que ces modifications auraient mis la loi canadienne en phase avec le Digital Millenium Copyright Act américain, une réglementation penchant lourdement en faveur des titulaires de droits, au détriment des utilisateurs et de la population en général (domaine de l'éducation, milieu académique, chercheurs, créateurs, etc.). Le gouvernement Harper se serait ainsi plié aux pressions du gouvernement américain, d'une part, mais surtout des différents lobbys des détenteurs de droits. Il est aussi important de souligner que le gouvernement n'a pas consulté la population canadienne à ce sujet depuis 2001, aussi bien dire une éternité dans ce domaine.
Bref, ce projet s'annonçait désastreux pour quiconque a à coeur la vitalité de notre culture, au sens large du terme.
Mais voilà que, contre toute attente, le projet n'a pas été déposé hier. Et que, selon Michael Geist, il ne sera pas au moins avant la fin janvier. Que s'est-il donc passé, pour que le ministre de l'Industrie revienne sur sa décision?
Difficile à dire, à ce point-ci. Mais il semble assez évident que la très importante levée de bouclier qui était en train de se créer contre le projet de loi a fait réfléchir le gouvernement. Par exemple, un groupe Facebook, Fair Copyright for Canada, a réussi à regrouper plus de 20 000 internautes en quelques jours à peine. Des milliers de lettres ont été envoyées aux différents responsables politiques. Des pétitions circulaient. Des manifestations étaient prévues. Etc.
Bref, on assiste à l'une de ces rares occasions où l'implication citoyenne réussit à faire changer d'idée le gouvernement. En tant que citoyen, consommateur de culture, étudiant, individu préoccupé par la circulation des idées et la vitalité de la culture, on ne peut qu'être content d'un tel résultat, et un peu moins cynique devant l'efficacité de notre démocratie. Et puis, une fois de plus, Internet, les blogues et les réseaux sociaux ont démontré quels formidables outils démocratiques ils peuvent devenir, quand ils sont bien utilisés.
Bien sûr, rien n'est encore gagné: il reste à voir ce qui arrivera avec le projet de loi. Mais en attendant, il y a raison de se réjouir.
Voici ce que vous pouvez faire.
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9 896
Il y a souvent quelque chose de presque mystique, dans le fait d'être tombé sur un livre précis à un moment précis de notre vie.
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