13 décembre 2006

NOTE PLUS ANCIENNE
Dix mille choses qui sont vraies9 943Les rêves d’autrui nous ennuient Depuis la nuit des temps, les rêves ont fasciné l’humanité. On a cherché à comprendre leur sens, leur origine, leurs prémonitions potentielles, les volontés divines qui s’y trouvaient. Les plus grands esprits se sont penchés sur ces mystères, d’Aristote à Freud, de Descartes à Lynda Lemay. C’est que les rêves sont, effectivement, fascinants. Que ce soit en tant que délire onirique, phénomène neurologique ou indicateur psychologique, ils sont certainement l’une des plus passionnantes manifestations de notre activité cérébrale, de nos angoisses et aspirations, de notre âme. Pourtant, et c’est là le grand paradoxe, cette fascination, aussi puissante et immémoriale soit-elle, a le don de s’arrêter net à un moment bien précis: quand quelqu’un entreprend de nous raconter son rêve de la nuit passée. C’est immanquable. Le rêve a beau être «vraiment bizarre», «étrange», «complètement fou», «super troublant», peu importe, dès que quelqu’un commence à nous le raconter, une puissante envie de visiter le pays des rêves nous envahit nous-même. Seule exception: quand nous sommes personnellement en vedette dans le rêve en question. Ah, là, notre égo s’éveille et veut connaître la suite. Qu’avons-nous fait? Qu’avons-nous dit? Nous sommes-nous déshabillé? Nous sommes tellement préoccupés par notre image que nous nous intéressons...